L'école de Goodspring est un grand bâtiment dont la façade est rougeâtre. Ce taudis est une vraie ruine dont les issues ont été condamnées. Mais je remarque que les planches de bois qui maintenaient les portes fermées, ont été déclouées, et gisent au sol.
J'avance lentement vers l'entrée et garde la main sur la crosse de mon arme. Sait-on jamais.
Poussant la porte entrouverte, les rayons du soleil dans mon dos me précèdent, sur le vestibule. Ils font danser la poussière devant mes yeux, comme autant de particules dorées. Les semelles métalliques de mes bottes claquent sur le bois de la bâtisse. Je n'ai jamais été très doué pour les entrées discrètes.
Mais en fait, je m'en suis toujours foutu royalement.
Passé l'entrée, j'arrive dans une vaste salle plongée dans une semi-pénombre. Des écritoires rouillées et à moitié détruits jonchent le sol, au milieu de la pièce. Parmi ces bazars de bois et de métal, des livres calcinés sont répandus eux-aussi par terre.
Il n'y a plus personne ici.
Mais il y a dans un coin, de vieux matelas abandonnés. Dans un autre, un gros sac en toile, fermé par une corde épaisse. Une tâche brunâtre en dessous.
Je m'approche et craque une allumette. Pas de doute, c'est une tâche de sang. Je dénoue la corde qui ferme le sac, et l'ouvre.
Une odeur pestilentielle m'emplit les narines et la gorge et me fait basculer en arrière. L'odeur de la putréfaction. Je la connais suffisamment pour la reconnaître d'emblée. Remontant mon bras devant ma bouche et le nez pour me protéger de la puanteur, je lève l'ouverture du sac de l'autre main, et jette un œil à l'intérieur.
La tête en décomposition d'un type repose dedans. Je laisse le sac et m'en écarte pour reprendre ma respiration.
Il n'y a rien ici qui vaille mon attention en particulier. Cette tête abandonnée est simplement le signe de la cruauté du groupe que je poursuis. Mais quoi qu'il en soit, je n'ai pas l'intention de terminer une nouvelle fois enseveli six pieds sous terre.
Je quitte l'ombre de la bâtisse pour retrouver la suffocante chaleur du désert de Mojave. Et je me met en marche vers le sud.
J'aperçois au loin le miroitement du bitume défoncé d'une route, et j'y dirige mes pas, ne laissant qu'un sillon de poussière derrière moi, vite balayé par le vent chaud du jour.
Un peu plus loin, alors que mes pieds ont fini par atterrir sur l'asphalte de l'A 91, j'aperçois un groupe de Geckos, à l'ombre de rochers, à l'ouest de ma position.
Je quitte la route pour me mettre à couvert de monticules qui serpentent le long de la route.
Les Geckos sont suffisamment dangereux lorsqu'ils sont en nombre pour que je souhaite éviter une confrontation. Ces lézards à forme vaguement humanoïde courent plus vite que moi, et je tiens à économiser mes munitions contre d'éventuelles rencontres avec des Raiders qui pourraient sillonner la région.
J'avance accroupi et jette régulièrement un oeil en direction des lézards mutants pour voir si ils m'auraient repérés. Je fini par mettre suffisamment de distance, pour reprendre mon chemin sur la route.
Au bout d'une heure sous le soleil brûlant, je m'arrête un instant pour boire un peu d'eau. De la sueur coule sur mes tempes, que j'essuie d'un revers de la main.
Une détonation retentit et un sifflement passe près de mes oreilles.
Je me jette au sol, fait un roulé-boulé sur le côté et dégaine mon arme pour faire face à la menace, en restant prudemment accroupi. D'autres coups de feu retentissent et je finis par voir la flamme du canon, un peu plus loin, près d'une caravane abandonnée sur le bord de la route.
Je tire deux fois et me met à courir dans la direction de l'agresseur. A cette distance, s'il dispose d'un fusil, je n'ai aucune chance avec mon revolver. J'effectue une série de zigzag, en tassant les épaules pendant ma course.
Le tireur est obligé de sortir de son couvert pour me viser plus correctement, et je réplique en plein sprint par deux autres balles dans sa direction, pour l'empêcher de m'aligner dans son viseur.
Je suis désormais à une distance suffisante pour que mes coups de feu lui soient fatals. Il dispose d'une carabine à culasse, ce qui l'empêche d'avoir une cadence de tir rapide.
Je profite qu'il se mette à réarmer pour m'affaler au sol, à une quinzaine de mètres de lui, et le viser. Il remarque ma manœuvre et plonge sur le côté pour éviter mon tir. Merde ! je l'ai manqué.
Il me reste une balle dans le barillet.
Je me relève et fonce pour me mettre à couvert de la caravane, du côté opposé de son couvert. Son tir me manque de nouveau, et je suis désormais hors de sa ligne de mire.
C'est un piètre tireur en fait. Trop survolté, pas assez précis. Il manque de patience.
Je lance un regard prudent derrière mon abri de tôle, et il me tire dessus à nouveau. Sauf que cette fois, rien ne sors de son canon. Il est à court de munitions.
Je sors de mon abri et marche tranquillement vers lui, en levant mon arme. Ses yeux fous laissent percevoir sa panique, et son incrédulité. A ce regard et ce sourire niais crispé, je me dis que c'est sûrement un accro au Jet, ou aux Rad-X.
Je sors de mon abri et marche tranquillement vers lui, en levant mon arme. Ses yeux fous laissent percevoir sa panique, et son incrédulité. A ce regard et ce sourire niais crispé, je me dis que c'est sûrement un accro au Jet, ou aux Rad-X.
Il s'élance vers moi en levant la crosse de son fusil alors que j'appuie sur la détente.
C'était un gamin d'à peine 16 ans, à priori. L'arrière de son crâne a été emporté par le coup.
_"Désolé, petit. Tu seras peut-être mieux loti dans l'autre monde."
7 commentaires:
WoW excellent, on s'y croirait. L'entrée dans l'école était drôlement bien écrite, bon apparemment je me suis perdu dans l'ordre du récit mdr.
J'avoue que blogger est très mal foutu pour ça... il faut suivre l'archivage chronologique, comme précisé dans l'encart, à gauche.
Merci de ta lecture en tout cas.
Franchement moi aussi je suis possesseur de Fallout NV, je trouve sa surprennent personnellement j'avais fait la même chose pour le jeu Oblivion je sais pas si tu connais c'est super tout un univers fantastique haut en couleur sur ce continu ta lancer si possible que tu pourrait m'envoyé t'es réci sur mon adresse c'est a.daubeil@gmail.com.
Je te remerci !
Salut Antony. Déjà je te remercie de ta lecture et de l'intérêt que tu portes au récit. Malheureusement je ne fais aucun envoi perso de ces textes. Pour suivre le récit tu devras revenir régulièrement sur le blog.
Bonne journée !
Ok tempis bah j'ai lu le dernier chapitre et continu comme sa !
Super j'adore , c'est trop bien écris !
Mais par contre , je tiens à te corriger , bien que ce ne soit qu'un détail ULTRA mineur : On ne peut pas devenir accro au Rad-X :p
Continu comme ça !
T'as déjà essayé ? :p
Chez moi on peut. Toc.
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