avril 26, 2280

Les cendres tièdes sont un présage III

Les légionnaires s'approchent de moi, en s'écartant légèrement les uns des autres, prenant petit à petit un avantage tactique. Lorsqu'ils seront à quelques mètres, ils m'encercleront à demi, m'empêchant de les avoir en trajectoire directe. Et j'hésite toujours sur la marche à suivre.
Ma main est résolument posée sur la crosse de mon colt, et je recule de quelques pas, sans leur tourner le dos. Ce serait signer mon arrêt de mort.

Un rictus sinistre se dessine sur la bouche de leur centurion, ou peu importe comment il s'appelle. Il doit pas avoir l'intention de me tenir la chandelle celui-là.

Je continue à marcher à reculons, sans me presser et sors mon arme. Je tire sans prendre la peine de viser, à la tête du soldat à ma gauche. Son visage explose comme un fruit trop mûr, éclaboussant de cervelle son acolyte le plus proche.
Ce dernier, surpris par ce qui vient d'arriver à son camarade, se fige une seconde. Il ne m'en faut pas plus pour lui loger deux balles dans le buffet, et qu'il vole au sol, la cage thoracique presque ouverte. J'ai pas fait gaffe, mais les munitions que m'a refilé Meyers doivent être artisanales. Il a dû cisailler la tête des balles pour qu'elles s'ouvrent à l'impact.
Contre du métal, c'est pipeau et trémolo. Mais sur du cuir ou de la chair, c'est une boucherie.

Les trois légionnaires restant s'élancent vers moi, leur machette brandie. 
Les deux chiens de guerre se jettent vers ma gorge en même temps alors que le soldat le plus proche fait un large mouvement du bras pour me faucher de son arme. 
D'une impulsion de mes pieds, je me propulse en arrière pour esquiver l'acier et les crocs. Je tire mes deux balles restantes, encore suspendu dans mon saut, sur la gueule d'un clébard. Puis mon dos accuse le choc de l'atterrissage au sol, m'écorchant la peau malgré la tunique de cuir.

L'autre molosse attaque à nouveau, alors que je suis au sol, et sans munition. Je protège ma gorge en levant le bras gauche, qu'il saisit de toute ses forces, refermant sa gueule dessus, comme un piège implacable. 
Le légionnaire en profite pour lever sa machette au dessus de sa tête, s'apprêtant à l'abattre sur moi de toutes ses forces, alors que je suis secoué par ce foutu bâtard.
Mais je n'ai pas l'intention de me laisser charcuter de la sorte. Le chien est tombé sur la protection rembourrée de mon armure, et n'a pas encore atteint les chairs... pas encore. Je peux le laisser faire mumuse avec, le temps de gérer l'autre enfoiré avec son coutelas. 
Il se tient juste à côté de moi. Je glisse fermement mon pied droit derrière le jarret de sa jambe gauche, et de mon autre pied donne un violent coup de talon frontal sur le genou.
La rotule craque et se plie dans le mauvais sens, foudroyant le légionnaire d'une vive douleur, et s'écrase enfin au sol en lâchant son arme. 
Je commence à hurler maintenant, de rage. Et aussi parce que la situation sent vraiment mauvais pour ma gueule. Je sens les crocs du chien de guerre traverser la tunique et mordre profondément mon avant-bras. A mon hurlement se joint désormais la douleur. 

De ma main droite je donne de violents coups de crosse de mon revolver sur la tête de cette bête enragée. Elle jappe sous les coups mais ne lâche pas. Cependant moi non plus. Je finis par lui faire sauter un œil de l'orbite, et lui fracasser le crâne.
Puis je me prend un coup de botte d'une rare violence dans la tête, et je sombre sans demander mon reste dans l'inconscience.

3 commentaires:

Brutalpolo a dit…

Wow, j'adore ce passage!
La référence aux munitions artisanales est très bien vue et renforce l'immersion dans Fallout New Vegas, la scène de baston est bien détaillée et rythmée...
J'aime, j'aime!
Super, Kaël.

Kaël a dit…

Hey merci polo ! J'espère que la suite sera aussi bonne alors :p

Anonyme a dit…

Super agréable à lire , et jolis screens.
Bravo !
Le titre est aussi très accrocheurs je l'adore !!

De : Pimousse74