J'avance prudemment. L'air charrie jusqu'à moi une odeur de carne brûlée.
A l'exception du crépitement des flammes et des rafales de vents venant du désert, je n'entends pas un bruit. C'est comme si la ville était déserte... ou fantôme. Je longe les murs de quelques bâtisses épargnées par le feu, et je m'arrête devant chaque porte pour y coller mon oreille.
Rien.
Pas un son. Pas âme qui vive. La Légion à sûrement tué tout le monde... ou les a réduit en esclavage.
César est un fanatique qui s'est mis en tête de réunir des clans autour de sa bannière. Dans sa soif de conquête et de pouvoir, il s'est lancé dans une vaste campagne de domination des Terres Dévastées. A son arrivée dans les terres du Mojave, la RNC s'est heurtée à la domination que la Légion avait assise dans la région. Mais les enjeux étaient trop importants : Le barrage Hoover était toujours debout après les ravages de la Grande Guerre, et son contrôle était d'une importance capitale. La formidable quantité d'énergie qu'il pouvait produire était la source d'une convoitise évidente.
César, à la tête d'une cinquantaine de clans dont il avait pris le contrôle, par conviction ou par la force, comptait un nombre de soldats bien supérieur aux troupes de la République de Nouvelle Californie. Mais son armement archaïque, ne faisait pas le poids devant les armes à feu ou les armes à énergie dont disposait la RNC.
Un violent affrontement s'engagea alors entre les deux factions sur le barrage. La RNC finit par déloger la Légion, au prix de nombreuses pertes. Mais César n'avait pas dit son dernier mot.
Fort de plusieurs centaines de guerriers, il harcelait constamment les positions des soldats de la République, à l'affût de la moindre faille dans leur système de défense.
Fort de plusieurs centaines de guerriers, il harcelait constamment les positions des soldats de la République, à l'affût de la moindre faille dans leur système de défense.
Jusqu'ici, la RNC avait tenu bon.
Mais les officiers républicains ne se faisaient pas d'illusions. Sans l'aide prochaine de renforts conséquents et d'approvisionnement en matériel, ils finiraient avec le scalp au bout d'une pique.
César était un chef de guerre rusé et impitoyable. Il arriverait à ses fins tôt ou tard.
Je n'ai jamais soutenu l'une ou l'autre des deux parties. Pour tout dire, je me contrefous de ce barrage ou de leurs idéaux respectifs. Tant qu'ils ne me font pas chier personnellement, je ne me met pas dans leurs pattes, et ça me convient très bien comme ça.
Je me faufile dans la ville en tâchant de ne pas faire de bruit, profitant des ombres qu'offrent les maisons pour que mes mouvements soient moins facilement repérables. A mesure que j'avance je distingue le spectacle barbare de plusieurs têtes plantées sur une lance, émergeant du sol.
Voilà donc ce qui est arrivé à la population de Nipton.
J'imagine sans peine que ceux qui eurent la tête tranchée furent les plus chanceux d'entre tous. Au moins, leur mort à été rapide.
J'arrive au niveau de l'artère principale, et j'ai droit à la suite de l'histoire en image :
Plusieurs crucifix en bois on été érigés le long de l'allée. Des hommes et des femmes agonisants y sont cloués, le visage tordus dans une expression de douleur indescriptible. Certains sont morts, et quelques corbeaux font festin de leurs yeux, perchés sur une épaule de chair morte. Oubliant toute prudence, je m'avance vers eux, frappé par ces icônes de cruauté. Un peu plus loin, j'en vois un autre qui a été immolé vivant. Son cadavre calciné encore debout et ligoté au large poteau de bois.
Très vite je m'aperçois de mon erreur.
Devant moi, au fond de l'allée, gardant l'entrée d'un large bâtiment qui doit faire office de mairie ou d'école, plusieurs légionnaires armés me scrutent. Deux chiens de guerre dressés sont avec eux, et je les entend d'ici grogner dans ma direction.
Cinq guerriers formés au combat rapproché, et deux molosses.
J'hésite.
Si j'entame les hostilités, il n'y aura pas de retour à la négociation envisageable. Ce sera un combat à mort. Et je risque bien d'y laisser ma peau.
Cependant, si jamais l'envie leur prend de s'amuser avec moi comme ils l'ont fait avec les habitants de Nipton, je n'ai pas intérêt à leur laisser l'initiative du combat.
4 commentaires:
Kaël, c'est sadique de finir l'épisode du jour de cette manière! Je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience...
J'avoue... faut bien trouver un truc pour garder mes 3 lecteurs collés au blog ,)
hihi.
Vraiment sympa cette fic, continues comme ça :)
heile darthkain de jv.com inside
c'est vachement bien ecrit tout ca agreable a lire GG ;)
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